Il était une fois...en 1810, la Société Militaire des Agriculteurs de Prilly.
Fondée le 1er avril sous la présidence de Pierre Muller, Syndic de la municipalité de Prilly, une
assemblée a été convoquée pour la première fois afin de former un Conseil définitif pour cette
Honorable Société Militaire.
A noter que les termes utilisés pour désigner les diverses fonctions des Membres du Conseil,
sont ceux employés encore aujourd'hui au sein de notre Abbaye comme : Abbé-Président,
Greffier, Trésorier, Banneret.
Par souscription un tir a eu lieu le 30 juin 1810 et... le 8 juillet le Conseil a délibéré comme
suit :
"Que tous ceux qui n'ont pas payé leur entrée et qui ont manqué les deux jours que l'Abbaye
s'est faite seront à l'amande". [en italique = textes originaux]
Il avait été préalablement décidé que la société achèterait pour la collation en l'honneur du
Roi, 250 navettes et 10 pots de vin. Ces dépenses figurent dans les comptes de 1811 du
citoyen Louis Girardet, en sa qualité de boursier de la société Militaire des Agriculteurs de
Prilly.
L'Assemblée générale du 25 octobre 1811 décide à l’unanimité que la Baye ne se tirera pas en
1812.
Dès ce moment, on parlera plus souvent de 1a Fête, avec tir et bal, de la société des
Agriculteurs que de l'Honorable Société Militaire de Prilly. Précisons encore que le tir et la
Fête se déroulaient au bois de Prilly et que, prélude à un joyeux repas, le canon tonnait.
A ce sujet, une anecdote gardée en souvenir de la préparation de la Fête de 1900 :
Faut-il un ou deux canons pour la Fête ? Délicat problème.
Nicolas Hänni estime qu'un seul canon est suffisant : le public et tous les membres du comité
auront autant de plaisir à entendre une seule fois tac que deux fois.
F. Gilliéron et Henri Crottaz défendent l'opinion contraire et, pensant que Hänni n'a entendu
que le petit canon de Renens, lui font remarquer que ceux de Crissier font boum ce qui
conviendrait mieux à une fête comme la nôtre.
Le procès-verbal ne dit pas si les citoyens de 1900 ont entendu tac ou boum lors de la Fête de
l'Abbaye.
La Fête de 1908 a eu lieu les 19 et 20 juillet et, suivant le désir de beaucoup de personnes, les
canons ont été supprimés.
Actuellement nous n'avons aucune autre information concernant les canons utilisés lors des
Fêtes antérieures à 1908 et ne savons pas ce qu'ils sont devenus.
Les procès-verbaux de la Société Militaire des Agriculteurs de Prilly de 1810 à 1836 existent,
mais il manque ceux de 1836 à 1896. Par la suite beaucoup de documents sont manquant
durant les périodes de guerre en Europe.
Lors du 100ème anniversaire de la fondation de l'Abbaye de Prilly commémoré en 1975, Albert
Tschumi avec Georges Mabillard Abbé-Président et le Conseil, ont recherché les archives
concernant la fondation et l'historique des sociétés historiques prillérannes.
Ils ont dû malheureusement constater que beaucoup de documents manquent ou ne retracent
que la marche administrative de la société. Il aurait été très intéressant de retrouver des
comptes rendus de Fêtes ou des programmes retraçant les activités paramilitaires ou festives
de cette première époque.
Ces archives nous permettent quand même d'affirmer d'une façon précise, que des fêtes ont eu
lieu à intervalles plus ou moins réguliers entre 1810 et 1836, mais il n'est fait nulle part
mention d'une société organisée avec des statuts.
Par copie conforme, voici le contrat établi le 29 juin et relatif à la Fête du 6 juillet 1828 :
Compromis entre Monsieur Henry Baraud vendeur de vin à Prilly et les membres du Conseil
de la Société Militaire des Agriculteurs de Prilly.
Monsieur Baraud s'engage à fournir le dimanche 8 juillet 1828 un Diné au membres de la
dite société dont le nombre lui sera fixé le samedi à midy.
Convenu pour le prix de huit batz par tête pour les hommes et quatre bache pour les filles.
Onze musiciens dîneront, aux frais de la société. Silenvient davantage ils dîneront gratis, le
dit prix est fixé sans le vin.
Composition du repas :
Pain à discrétions, soupe au Riz, Boeuf bouilli, Dôbe, Roti de Veau, Roti de mouton, Jeanbon,
saucisson, salade, Pois, Haricots, fromage, tome de chèvre et autre dessert.
Le dit Monsieur Baraud s'engage aussi à fournir à la société le nombre de vin qui lui sera
demandé par des Bons, du vin nouveau aux choix de la cave en St. François à Lausanne pour
le prix de trois bache le pot le dit vin sera délivré le dimanche à lacquisitions des porteurs de
Bon. Le diné sera servi au bois de la Commune sifait bautens.
Ainci fait et signé chacun pour ce nous qui Concerne à Prilly le 29 juin 1828.
Jean Délessert, Lieutenant
Henry Baraud, Carbatier à Prilly
Ces prémices de réorganisation et les Fêtes instaurées à cette période indiquent clairement la
naissance d'une future société d'Abbaye.
Ces recherches permettent aussi d'affirmer que c'est bien en 1875, pour ne plus recourir au
procédé de souscription qui permettait à ces fêtes d'exister, que nos précurseurs ont décidé de
créer une société déjà proche de sa forme actuelle et de la doter de statuts.
En 1875 Prilly était alors un petit village paysan et viticole, dont les Bourgeois avaient au plus
profond de leur cœur, le sentiment de maintenir les traditions vaudoises.
Pour assurer l'évolution dans la continuité, de l'Honorable Société Militaire des Agriculteurs
de Prilly, et mûs par leurs sentiments patriotiques, ces quelques citoyens créèrent l'Abbaye des
Travailleurs cette année-là.
Ses buts sont:
1. développer les sentiments fraternels et patriotiques parmi ses membres
2. l'exercice du tir
3. la célébration de sa Fête traditionnelle.
Le premier drapeau brodé, acquis en 1904, porte les différents attributs des agriculteurs.
Par contre cette situation procurait, et c'était une chance pour les habitants, une fête d'Abbaye
tous les deux ans !
Lors de l'Assemblée générale de l'Abbaye des Travailleurs du 29 mars 1931, un membre
demande si le comité n'a pas reçu une invitation de la part de l'Abbaye de l'Union qui célébrait
sa Fête de l'année écoulée. Le président informe l'assemblée que le comité a décidé de ne pas
se faire représenter, d'où une discussion orageuse, qui devient vite houleuse, à tel point que
bien des membres quittent la salle.
Une proposition est faite à l'Assemblée générale de l'Abbaye des Travailleurs du 17 avril
1932, pour que les fils des membres soient exonérés de la finance d'entrée. Cette proposition
est acceptée.
L'Abbaye des Travailleurs entre au sein de l'Union des Sociétés locales de Prilly par décision
de l'Assemblée générale du 2 février 1936.
L'existence de 2 sociétés d'Abbaye à Prilly ne satisfait pas tout le monde et d'aucuns
voudraient voir la fusion de celles-ci.
Le 31 janvier 1937 le mandat pour l'étude de la fusion est confié à M. Guilland.
Petit retour en arrière, la guerre 1914-1918 marquant douloureusement l'humanité, le service
de la Patrie a mobilisé la plupart des citoyens de Prilly.
Lors de l'Assemblée générale du 28 mars 1915 le président informe que les contributions
annuelles ne seront pas prises en remboursement en 1916 vu les circonstances créées par la
guerre européenne.
Le comité propose de prélever sur les fonds de la société une somme de Fr. 50.- qui serait
répartie comme suit :
Fr. 30.- en faveur des soldats suisses venus de l'étranger pour le service militaire et
Fr. 20.- au Comité de bienfaisance de Prilly.
Après la guerre l'espoir renaît. En Assemblée générale du 30 mars 1919 M. Eugène Cretenoud
propose de célébrer la Fête cette année. M. Ch. Wyttwer estime que les circonstances
difficiles justifient un renvoi de la Fête. Ces deux citoyens ne pouvant s'entendre, la question
est mise en votation à main levée et l'assemblée admet le renvoi de la Fête par 57 voix
contre 2.
Organiser une fête en 1919 ou 1920 coûterai environ Fr. 7000.- et engloutirai les fonds de la
société. Une fête en 1921 est retenue et correspondrait au 25ème anniversaire de la société
régie par des statuts.
Revenons en 1939, une nouvelle fois le monde est plongé dans la guerre et à l'assemblée du 2
mars 1940, M. Pawly propose d'organiser un tir d'entraînement pour la défense nationale.
Cette proposition est refusée.
Malgré le conflit mondial, la Fête prévue est maintenue en 1942, elle aura lieu les 30 et 31
mai.
1945, la guerre est terminée et chacun n'a qu'un souhait, reprendre une vie normale après tant
d'années de mobilisation.
La Fête de 1947 est fixée aux 28-29 et 30 juin.
Le 27 novembre 1948, les comités de l'Abbaye des Travailleurs et de l'Abbaye de l'Union,
réunis en assemblée, acceptent de proposer à leurs membres la fusion des deux sociétés. Dans
un esprit d'équité, il est proposé que les membres de l'Abbaye de l'Union, au nombre de l32,
verseront la somme de Fr. 15.- afin d'apporter un actif identique à celui de l'Abbaye des
Travailleurs.
Les comités se séparent en plein accord.
En Assemblée générale du 26 février 1949, il est décidé que les membres de l'Union
verseront, lors de la fusion, une somme de Fr 10.- et la cotisation pour l'année 1949.
La nouvelle société s'appellera ABBAYE DE PRILLY et gardera, avec raison, l'an 1875
comme année de fondation.
Un drapeau neuf sera confectionné pour l'Abbaye de Prilly.
L'Assemblée générale du 12 novembre 1949 est convoquée par le président de l'Abbaye des
Travailleurs, Monsieur Fernand Martin. Les membres des 2 sociétés sont au nombre de 87 à
cette assemblée historique.
Ordre du jour :
1. Rapport des deux comités sur l'élaboration des statuts de la future Abbaye de Prilly.
2. Renouvellement du comité
3. Propositions individuelles.
Le président donne la parole à Monsieur Tauxe pour la lecture des nouveaux statuts concoctés
par une commission composée de Messieurs Chabanel, Pawly et Tauxe.
Après quelques modifications, les 54 articles des nouveaux statuts sont adoptés à l'unanimité.
Dans un esprit de compréhension et de bonne harmonie, les deux comités seraient disposés à
fonctionner ensemble jusqu'à la Fête de 1950.
Pour la présidence de la nouvelle société, Monsieur Charles Morel, président de l'Abbaye de
I'Union, propose Monsieur Fernand Martin, président de l'Abbaye la plus ancienne.
L’assemblée nomme Monsieur Martin premier président de l'Abbaye de Prilly, nouvelle
formule, et Monsieur Charles Morel premier vice-président.
Les autres membres réélus sont :
MM. Ischy, Porchet, Parisod, Rouge, Tauxe et Chollet de I'Abbaye de l'Union.
MM. Pahud, Pawly, Joux, Vauthey, Schmidt et Mabillard de I'Abbaye des Travailleurs.
La fusion effective en 1949 de l'Abbaye des Travailleurs fondée en 1875 et de l'Abbaye de
l'Union est réussie.
En 1950, à l'occasion du 75ème anniversaire, une souscription pour l'achat du nouveau drapeau
produit la somme de Fr.232.- pour un coût de Fr, 1275.- avec tous les accessoires, y compris
la hampe sur roulement à billes.
Lors de l'Assemblée générale du 26 février et devant 70 membres, Monsieur Chabanel,
Président de la commission pour l'achat de cette bannière, donne les raisons qui ont guidé la
commission et le comité dans leur choix : pour embellir les armoiries de notre commune qui a
pour couleurs le vert et le rouge, la commission décide d'y incorporer, après recherches
héraldiques, les fleurs de lys figurant sur les armoiries de la famille Gimel, premiers seigneurs
de Prilly.
Le nouveau drapeau est adopté à l'unanimité par l'assemblée et un chaleureux merci va aux
membres qui ont mis à notre disposition leurs solides connaissances héraldiques.
Monsieur Marcel Pahud est nommé porte-drapeau à l'unanimité par l'assemblée.
En 1975 une grande et belle " Fête du 100ème " a été organisée et une belle plaquette relatant
l'historique de la société éditée sous l'égide de l'Abbé-Président d'alors, Georges Mabillard et
de son Conseil.
Notre société actuelle toujours sous le nom de "Abbaye de Prilly" est, aujourd'hui encore, le
fruit vivant et dynamique de ce rattachement. Elle a depuis plus de 140 ans, toujours prospéré
dans le respect de ses principes traditionnels qui sont, on peut le répéter : l'amitié, le respect,
développer les sentiments fraternels et patriotiques parmi ses membres, les Fêtes et l'adresse
au tir.
Notre Abbaye fait partie de la FAV – Fédération des Abbayes Vaudoises fondée en 1942 - et
du Giron de la Venoge avec dix autres Abbayes proches de notre commune.
Faut-il le rappeler, nos Abbayes vaudoises sont, par tradition, des fiefs masculin. Mais...
Il faudra inscrire l'année 2014 dans les annales : les dames ont été acceptées au sein de notre
Abbaye prilléranne lors de l'Assemblée générale du 23 mars, par 54 voix pour, 5 voix contre
et 8 abstentions.
De grandes discussions et des débats enflammés revenaient régulièrement depuis quelques
années lors des assemblées avec, d'une part les "refusants ou féroces traditionalistes"... et
d'autre part les "favorables aux dames" plus...progressistes. Il aura fallu attendre des
décennies pour que cette idée fasse son chemin et soit acceptée par une très bonne majorité.
Seules quelques Abbayes acceptent à ce jour les dames dans le canton, tradition oblige, et
nous sommes la 2ème société des Abbayes du Giron de la Venoge a les avoir acceptées après
l'Abbaye de Préverenges.
Nos statuts qui dataient de 1950 ont été réactualisés cette même année.
2015 a été marquée par la commémoration de notre 140ème anniversaire. Retour à l'occasion
de ce jubilé d'une Fête sous cantine réclamée par beaucoup de nos membres. Cette
organisation a permis de retrouver une vrai et superbe Fête sur notre traditionnel PréBournoud...au centre du "village".
De surcroît une Reine a même été couronnée à la cible Prilly, marquant de fort belle manière
l'entrée des dames dans notre société.
En 2018 notre Abbaye est riche de 165 membres, dont : 4 Membres d'honneur, 49 Membres
honoraires et 18 dames. Une heureuse constatation que nous pouvons faire, est que de
nombreux jeunes ont rejoints nos effectifs.
Longue vie à l'Abbaye de Prilly.
Note : les textes donnent le nom de M. Pawly mais s'agirait-il simplement du prilléran Pouly
mal retranscrit ?
Sources :
Archives Abbaye
A l'ombre du tilleul, Miettes d'histoire locale et autres documents d'André Schertenleib.
Livrets de Fête de L'Abbaye, particulièrement celui du 100ème.
Historique Abbaye de Prilly par Pascal Hurni et Pierre Bignens
Dans le canton de Vaud, les abbayes sont deux entités d'importance. D'une part les monastères
religieux, et d'autre part nos confréries traditionnelles de tireurs avec leur grandes Fêtes et
leurs décorations.
Au Moyen Age les abbayes-sont des associations de citoyens volontaires qui faisaient office
de guet, qui assuraient la défense de la localité, le maintien de l’ordre et la défense de leurs
terres.
Elles s'organisèrent selon le modèle des sociétés religieuses, d'où leur nom, mais elles n'ont
absolument rien à voir avec l'église.
Leurs membres appelés confrères, étaient soumis à certaines prestations militaires comme les
arquebusiers dès 1400 env. Ils bénéficiaient d'avantages et de certains privilèges pour les
inciter à faire leur devoir au premier signal.
Ils recevaient en récompense, et selon leurs résultats, de précieux «prix à tirer» (vaisselle-pces
en étain) et le traditionnel "tir au papegai" leur permettait de mesurer leur adresse en faisant
tomber une figurine en forme d'oiseau coloré, fiché au sommet d'une très longue perche.
Le papegai, selon les régions, est un mot en ancien français qui désigne un oiseau apparenté
au perroquet. Le terme fut ensuite utilisé pour désigner une cible faite d'un oiseau de bois ou
de carton placé au haut d'une perche ou d'un mât, pour des tireurs à l'arc ou à l'arbalète et plus
tard à l'arquebuse.
Certaines Abbayes ont conservé encore à aujourd'hui, cette tradition de tir au papegai.
Il existe encore deux ou trois abbayes de l'Arc, comme à Lausanne par exemple.
Les premières abbayes remontent à la période des Comtes de Savoie au XIVe siècle.
La plus ancienne est la milice bourgeoise de Grandcour fondée en 1381.
A la tête de chaque confrérie, c'est l'Abbé-président qui dirige les débats avec son Conseil.
(comité)
Durant le Régime bernois (1536-1798) les abbayes sont favorisées par l'occupant qui y voit
une institution des plus utile, et le peuple les apprécie car leurs fêtes sont une des rares
occasions de s’amuser et de danser.
Ce n'est qu'aux XIXe et XXe siècles que leur rôle sera remis en question, les transformant en
une compétition sportive et pacifique qui se veut aussi fraternelle que patriotique.
Les fêtes, d’une fréquence annuelle à quinquennale selon les abbayes, sont organisées en
journée de tir, cortège, bals, banquets et partie officielle traditionnelle d'importance. Le vin y
coule à flot et l'apéritif des Rois est un moment fort de la fête.
Le concours de tir ouvert aux membres les plus néophytes comme aux meilleurs tireurs, crée
une grande émulation entre les participants. C'est un honneur d'y participer et si les meilleurs
sont couronnés Rois, des prix en argent ou en nature récompensent les suivants.
La vaisselle en étain est très appréciée.
Actuellement les 186 abbayes du canton sont fédérées par la FAV, Fédération des Abbayes
Vaudoises créées en 1942. Elle organise une assemblée générale annuelle et son tir qui
regroupe toute nos sociétés tous les quatre ans.
Traditionnellement masculines, nos abbayes vaudoises s'ouvrent aux dames depuis les années
1990. L'abbaye de Prilly a voté l'acceptation des dames en son sein lors de son Assemblée
générale de 2014 et les statuts ont été modifiés en conséquence.
Sources et ouvrages à consulter :
Les Abbayes Vaudoises – histoire des sociétés de tir, leurs origines, leur développement, par
M. Frédéric Amiguet, Capitaine d'infanterie. Imprime Constant Pache-Varidel,
Lausanne, 1904.
Les Abbayes Vaudoises, par M. Jean-Jacques Fiechter. Editions Cabédita,
Yens-sur-Morges, 1991.
Historique Abbaye Vaudoise par Pascal Hurni et Pierre Bignens